Chez soi
Le deuxième épisode s’est basé sur le thème délicat de la maladie. On y retrouve des lectures de On Being Ill de Virginia Woolf, qui y parle de cette expérience particulière dont le langage peine à rendre compte mais que tout le monde connaît, de Ravel de Jean Echenoz, biographie romancée qui fait le compte de la fin de vie du grand compositeur, de Illness as Metaphor de Susan Sontag, ouvrage dans lequel elle décortique et déjoue les images véhiculées par les maladies à travers les textes, médicaux ou littéraire, et enfin l’un des poèmes de De volgende scan duurt vijf minuten de Lieke Marsman, recueil dans lequel l’autrice examine comment un corps malade est forcément lié à un monde malade.
Le troisième épisode est construit sur le thème de la solitude et contient des lectures de Mort à crédit de Louis-Ferdinand Céline, dont les premières pages font vivre l’étourdissement du vide le plus total, de L’Art de la joie de Goliarda Sapienza, fulgurance conçue dans une solitude peu à peu domptée et chérie par l’autrice, du magnifique Il deserto dei Tartari (Le Désert des Tartares) de Dino Buzzati, histoire de jours solitaires, d’un destin sans but et d’une vie qui passe ou « [l’histoire] de ce que peut conquérir un homme sur lui-même lorsqu’il est amené à rester devant lui-même, mais aussi devant un paysage, celui de sa vie », et enfin de « Alleen is een kamer » de Stijn Vranken, poème issu de son recueil Vlees mij! qui est comme la vie elle-même : un fragment de bricolage fait de solitude, de non-sens, de gravité et de désir.